Les femmes en âge de procréer, entre 13 et 50 ans, ont toujours eu leurs règles. Celles-ci durent en moyenne 5 à 6 jours et reviennent tous les 24 à 34 jours. Cela signifie que si une femme a ses premières règles à l’âge de 13 ans et les dernières à 50 ans, elle aura eu en tout ses règles 444 fois si elle n’a pas été enceinte et n’a pas accouché. Aujourd’hui une femme européenne donne naissance à un ou deux enfants en moyenne. Si elle a été enceinte et a accouché deux fois dans sa vie, elle aura eu 18 mois sans règles pendant sa période fertile. Ensuite elle aura eu des saignements pendant quelques semaines après la naissance et souvent les règles s’arrêtent pendant 6 mois après ça. Donc cette femme typique aura eu ses règles 400 fois dans sa vie, soit 2400 jours. Cela représente beaucoup de jours et beaucoup de serviettes hygiéniques, tampons, éponges et autres coupes menstruelles.
Aujourd’hui il existe de nombreux types de protections périodiques, allant des serviettes hygiéniques jetables principalement en plastique sous différentes formes, aux tampons jetables avec ou sans applicateur, aux coupes menstruelles en silicone, aux tampons à base d’éponge de mer, en passant par des protections en tissu. Il existe un nombre infini de variétés et il n’y a plus aucun tabou à aller acheter un paquet de protections périodiques en magasin. Tout du moins ça ne devrait pas être le cas, mais si vous êtes une jeune fille et que vous demandez à votre père d’en acheter pour vous, il risque d’être un peu mal à l’aise et de se comporter bizarrement, et pourrait revenir avec le mauvais paquet malgré vos instructions détaillées. Espérons que la prochaine génération de pères sera plus à l’aise au sujet des règles de leurs filles adolescentes. "J’ai confiance dans le fait que mes filles n’auront pas ce problème car leur père est bien informé sur ce sujet. Cependant je doute qu’il ait à acheter des protections périodiques puisque j’apprends à mes filles à utiliser des protections réutilisables, ce qui est le mieux pour elles." dit Rebeka Carlsson, responsable développement produit de BeautyWaps.
Il est utile de noter que les protections périodiques actuelles n’existent pas depuis longtemps. Celles avec un rembourrage en plastique et une bande adhésive ont été inventées dans les années 1960 et celles qui sont très fines avec des rabats ont été développées dans les années 1990. Donc la question se pose : qu’utilisaient les femmes avant pour collecter le sang menstruel et protéger leurs habits ?
Dans certaines cultures elles n’utilisaient pas de protections du tout. Elles travaillaient en général dans les champs et portaient des robes très simples. Les sous-vêtements sont une invention relativement récente, donc le plus simple était de laisser le sang couler librement et ensuite de se laver les jambes. Dans la société paysanne traditionnelle de Suède, les femmes utilisaient couramment des bouts d’habits pour absorber le sang menstruel. Les tâches de sang sur les vêtements ne choquaient pas et au contraire étaient considérées comme une preuve de la fertilité des femmes.
En Egypte et dans l’Empire romain, les femmes utilisaient des tampons faits de papyrus, d’herbe ou de laine. Les éponges de mer étaient aussi traditionnellement utilisées comme tampon et le sont encore aujourd’hui par certaines femmes. "J’ai moi-même utilisé des éponges de mer pendant plusieurs années en parallèle avec des protections réutilisables, et c’est avec une grande tristesse que j’ai dû les jeter après mon hystérectomie." témoigne Rebeka Carlsson.
Les protections rembourrées sont apparues dans le monde occidental dans les années 1800. Elles étaient en général faites en tissu et maintenues par un bandeau noué autour de la taille. Ci-dessous une citation datant de 1921 de "Hemmets läkarebok", le manuel d’une maison médicale suédoise:
« Il est impropre de laisser le linge se tremper de sang et si ce linge sale est porté pendant plusieurs jours, il y a même un risque d’infection. Toutes les femmes devraient donc porter des protections hygiéniques, qui doivent absorber le sang et peuvent être changées selon leurs besoins. Celles-ci sont disponibles dans le commerce mais peuvent aussi être fabriquées très facilement avec une pièce de tissu douce et carrée de 70-80 cm de côté, et attachées autour de la taille avec un bandeau. 2 ou 3 protections sont utilisées dans la journée, et une spécialement pour la nuit, pour que le corps et les pièces de tissu restent propres et sans odeur ».
Ma grand-mère qui est née en 1928 m’a parlé de protections qu’elle avait faites elle-même en crochet, qu’elle attachait autour du ventre avec des bandeaux très inconfortables. Elles étaient épaisses et peu pratiques.
On voit bien que les protections périodiques faites par soi-même et remplies de différents matériaux absorbants tels que le tissu, la laine, la mousse, l’herbe étaient les protections les plus courantes jusqu’à une période récente.
Les premières protections jetables sont apparues à la fin des années 1800 aux Etats-Unis. Malheureusement elles étaient très chères et les femmes n’osaient pas en demander dans les magasins. Tout ce qui avait trait aux parties intimes de la femme était très tabou. Une solution était de placer une tasse près des protections hygiéniques, pour que les femmes puissent les prendre et mettre l’argent dans la tasse sans avoir à les demander.
La première protection en papier crêpe est apparue en Suède vers 1940. La protection était entourée d’un filet et attachée autour des hanches avec un corset. La première protection avec une bande adhésive est apparue dans les années 1960, ce qui a permis aux femmes d’éviter le corset. Cependant, elle était très épaisse et peu pratique. Une protection adaptée à l’anatomie des femmes a été lancée dans les années 1970 et les serviettes hygiéniques super fines sont finalement arrivées dans les années 1990 grâce à des matériaux ultra-absorbants.
Le développement des protections périodiques est en constante progression et les serviettes réutilisables BeautyWaps en sont la preuve. Elles sont le meilleur de deux mondes: aussi fines et adoptant la forme du corps aussi bien que les serviettes jetables, et elles sont également conçues pour durer plusieurs années. Cela présente des avantages pour l'environnement, les finances personnelles et pour la peau de la femme.
Par Rebeka Carlsson
Sources:
varldenshistoria.se , menskopp.se , libress.se , femmeinternational.org , Hemmets Läkarebok, labyrinth.net.au
Crédits photos: Wikipedia.
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